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Le Racing 92 a mis fin à l’hégémonie de Toulon, éliminant le triple champion d’Europe en quart. Lui succèdera-t-il sur le trône européen? Face à eux, les Saracens, invaincus cette saison, ont le même objectif.
Un écrin, le flambant neuf Grand Stade de Lyon. Et un bijou, ce trophée qui brillera de mille feux samedi, quand trente guerriers vont sortir du tunnel motivés comme jamais. Tout au bout, la lumière et un premier sacre européen puisqu’aucune des deux équipes n’a encore atteint le sommet.
Les Saracens ont déjà goûté à ces sensations uniques, dans une ambiance électrisée par 59 000 spectateurs prêts à s’enflammer. Ils étaient un peu plus au Millennium de Cardiff il y a deux printemps mais les Londoniens avaient eux aussi subi la loi de Toulon (23-6). L’édition suivante, c’est Clermont qui brisait le rêve en demie. À force de tourner autour, ils vont bien réussir à saisir leur chance.
Le parcours du Racing 92 l’année dernière avait cruellement pris fin en quart. La 82e minute s’écoulait quand Marcelo Bosch avait crucifié les espoirs de grandeur du club de Jacky Lorenzetti. Dix ans après sa reprise en mains du légendaire club Ciel et Blanc, le voilà déjà en finale de la plus prestigieuse compétition de clubs en Europe.
Effacer l’affreux souvenir ne sera pas une motivation. C’est le genre de nouvelle machine qui avance vite en regardant à l’horizon. Il se limite cette semaine au rendez-vous lyonnais, en espérant vivre un début de soirée euphorique et une nuit sans fin.
« Nous ne sommes pas favoris », a clamé à répétition Laurent Travers, comme il l’avait fait avant le quart et la demie. La recette a pour l’instant fonctionné mais avec Dan Carter dans ses rangs, il possède quand même un atout qu’il n’avait pas l’an passé.
Son duel à distance avec Owen Farrell, meilleur réalisateur de la compétition, devrait atteindre des sommets. Mais ce sera pareil aux quatre coins du rectangle. La puissance du choc entre Chris Masoe et Billy Vunipola s’annonce tellurique. Qui de Luke Charteris ou Maro Itoje gagnera la bataille des airs? Qui remportera l’empoignade entre Eddy Ben Arous et Jamie George, entre autres? Chris Ashton et Chris Wyles déborderont-ils Joe Rokocoko ou Juan Imhoff?
On pourrait égrener chaque poste, chaque duel, c’est du très lourd à tous les étages. Au vu de leurs parcours respectifs, c’est dans doute la plus belle finale dont les amoureux de rugby pouvaient rêver cette saison. Le roi Toulon est mort. Vive qui?
Points clés
- Ce sera la 6e confrontation entre le Racing 92 et les Saracens en Champions Cup. Le Racing a remporté la 1ère rencontre en 2010/2011, mais a perdu les 4 suivantes.
- 4 des 5 précédentes rencontres entre les 2 équipes ont été remportées par moins de 10 points d'écart.
- Le Racing disputera sa 1ère finale en compétition européenne tandis que les Saracens ont déjà joué une finale continentale en 2014 lorsqu'ils avaient été battus par Toulon en Champions Cup (6-23).
- Ce sera la 6e confrontation entre une équipe anglaise et française en finale de Champions Cup. Les formations anglaises en ont gagné 3 contre 2 pour les clubs français.
- 14 des 20 dernières finales de la Coupe d'Europe se sont terminées par un écart de 7 points ou moins. Seules trois finales ont généré plus de 50 points au total lors d'un même match.
- Les Saracens peuvent devenir la 1ère équipe de Champions Cup à remporter tous ses matches lors d'une même édition.
- Sur leurs 6 matchs à élimination directe contre une équipe française en Champions Cup, les Saracens n'ont inscrit aucun essai au cours de 5 d'entre eux.
- Les Saracens inscrivent en moyenne 34.1 points/match en Champions Cup cette saison, meilleur ratio de la compétition. Le Racing concède en moyenne 12.8 points/match en Champions Cup 2015/2016, moins que toute autre équipe.
- Owen Farrell a réussi le plus de tentatives au pied en Champions Cup cette saison (41/57), aucun autre joueur n'a même atteint les 25. Farrell est également le meilleur scoreur de la compétition avec 106 points marqués.
- Dan Carter affiche 96% de réussite dans ses tentatives au pied en Champions Cup cette saison (23/24), meilleur ratio parmi les joueurs à minimum 8 tentatives. A 55 mètres de distance, son coéquipier Johann Goosen a réussi la tentative au pied la plus lointaine dans la compétition.
Les Londoniens succèdent à Toulon après leur succès sur le Racing 92 au Grand Stade de Lyon. Premier club anglais à remporter l’épreuve depuis 2007, ils ont brisé le rêve des Ciel et Blanc, trop tôt privés de leur charnière.
Quelques signes trop précoces ont pu inquiéter les fans du Racing. Ce déluge qui s’abat avant match. La première tentative face aux perches laissée à la sagacité du pied de Maxime Machenaud, et non celui de Dan Carter, parfois boitillant. Une première occasion manquée quand Owen Farrell trouve la cible à son premier essai (3-0, 10e) après une mêlée remportée par sa meute.
Les plus belles éclaircies de ce premier acte viennent du ciel, qui se fâche aussi très sérieusement pendant quelques minutes. Pelouse détrempée, ballon glissant et des intentions de jeu qui se réduisent, laissant le défi massif des packs conduire l’évolution du score. De près de soixante mètres en coin, Johannes Goosen égalise, après une nouvelle mêlée gagnée part les Ciel et Blanc.
L’intensité du choc atteint celle qui était prévue. En deux minutes, Maxime Machenaud sort, titubant, KO après avoir reçu un coup de genou involontaire. Le protocole est enclenché une minute pus tard pour Schalk Brits, victimes tous deux de la violence de l’affrontement frontal.
La meilleure impression est tout de même laissée par les Saracens, plus menaçants en attaque, un peu mieux organisés en défense même si les herses sont bien dressées des deux côtés. Owen Farrell passe deux autres tirs au but avant la pause, Goosen la moitié (12-6, 39e). Un score qui reflète la physionomie d’un match dont a définitivement disparu Machenaud, en tribunes. Carter, lui, inquiète.
Il ne tient que deux minutes de plus, laissant à Rémi Talès le soin d’orchestrer ensuite le jeu des Franciliens. Mais ils sont privés de ballon. La possession, les intentions sont anglaises. L’efficacité aussi (15-6, 51e). Et les blessés pour le Racing. Après la charnière, c’est au tour d’Alexandre Dumoulin de devoir laisser sa place, à Henry Chavancy (57e).
Après avoir passé tout le début de seconde période dans son camp, le Racing se réveille et investit celui des Sarries. Goosen capitalise un peu (15-9, 62e) alors que le chaudron et ses 58017 spectateurs monte encore en température à mesure que le temps s’écoule. Mais les Franciliens restent sans solution, avec auxune occasion franche d’essai de tout le match.
Plus en maitrise, plus imaginatifs ballon en main, les Saracens contrôlent les dernières minutes. Encore davantage après l’ultime pénalité d’Owen Farrell. Le meilleur buteur de la compétition avec 127 points, finit encore à 100% de réussite (21-9, 79e).
Nigel Owens libère les Saracens qui exultent. La scène rappelle forcément aux Ciel et Blanc ce quart perdu la saison dernière face à ce même bourreau. Ils devront donc patienter avant de remporter un premier trophée depuis 1990 et le dernier Bouclier soulevé.
Sans autre remords que n’avoir pu rivaliser avec la machine des Saracens, trop puissante, trop véloce, ils vont se tourner désormais vers le Top 14 en espérant aller enfin chercher un titre. Les Saracens sont eux en route vers un doublé que seul Toulon a réussi en 2014, c’était face aux Saracens, les nouveaux rois d’Europe.
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