Rarement le premier match d’un joueur en Europe n’avait été aussi attendu, épié, scruté. Dan Carter en est sorti avec un grand sourire, au terme d’une performance individuelle et collective de haut niveau.

« C’était important d’entrer dans la compétition de cette manière. Je suis très content de l’équipe, de notre match. Mais on sait que ce sera très dur la semaine prochaine », a-t-il dit sur beIN Sport en recevant son trophée d’Homme du Match, comme lors de son unique apparition sur la scène européenne, en 2008 avec Perpignan.

Le demi d’ouverture néo-zélandais a conduit avec autorité les siens dans la bonne direction, à l’origine des deux premiers essais par une prise de décision juste. De la ligne de touche, il inscrit ses deux premiers points au quart d’heure en transformant l’essai de Chavancy.

Son parrain dans la vie Ciel et Blanc avait été parfaitement servi par Joe Rokocoko, un autre ancien All Black et l’un des Anglophones que le staff avait subtilement titularisé pour mettre encore plus à l’aise Dan Carter sur sa nouvelle pelouse. « J’ai été très bien épaulé par tous mes partenaires. Mais c’est vrai que j’étais content d’avoir des visages familiers autour de moi », avoua-t-il.

Il parle aussi d’un « super départ, surtout après six semaines sans jouer. C’est une victoire vraiment probante, très structurée », apprécie-t-il. Le mot est aussi juste que ses chandelles et ses tirs au but. Le Racing a imposé sa puissance et son organisation aux Saints qui se sont heurtés à un mur.

Leur défense n’a elle pas résisté très longtemps aux assauts des Franciliens, récompensés une deuxième fois tout en force par Eddy Ben Arous. Sans jamais paniquer quand ils n’avaient pas la balle en mains, les Racingmen se sont montrés d’une efficacité redoutable quand ils l’avaient. Une passe hasardeuse de Victor Matfield est interceptée par Brice Dulin qui l’aplatit 70 mètres plus loin (21-3, 37e).

Juste de l’autre côté du repos, l’arrière du Racing 92 signe un doublé synonyme d’un bonus précoce face à des Saints sans réaction. Ils vont pourtant dominer les dernières minutes, mais sans jamais trouver la faille pour sortir une nouvelle fois avec une défaite de leur opposition avec les Franciliens, la troisième de suite.

L’équipe de Dan Carter prend les commandes de la poule avec ce succès auquel Juan Imhoff donne des allures triomphales sur une ultime action. Elle devra se souvenir des solutions trouvées samedi après-midi pour dominer sans partage les débats. Au Franklin’s Gradens, le Racing et sa nouvelle icône passeront sans doute un test d’un autre envergure.