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Le RC Toulonnais a conservé son titre de champion d’Europe en dominant, tout en maitrise et en réalisme, les Saracens au Millennium de Cardiff (23-6), grâce notamment à deux essais de Giteau et Smith.
Les mêmes rires, les mêmes étreintes, la même joie dans leurs yeux. Les Toulonnais avaient gardé de si bons souvenirs de leur finale à Dublin face à Clermont au printemps dernier qu’ils voulaient à tout prix les revivre sous le toit brûlant du Millennium. Pour conserver leur couronne. Pour Jonny Wilkinson aussi, dont c’était le baisser de rideau sur la scène internationale.
Il n’aurait pu rêver d’une plus belle sortie. Sous les confettis, entre les bras de ses coéquipiers, cette armé rouge qui a balayé avec autorité les ambitions des Saracens. L’impressionnant leader du championnat anglais n’a existé qu’une heure, le temps pour les Toulonnais d’user leur défense et d’y trouver deux brèches décisives malgré une première demi-heure hésitante.
Ce sont deux légendes qui ont pénétré les premières un chaudron qui avait quelque chose de magique. Le Millennium a d’abord ovationné Jonny Wilkinson et Steve Borthwick, capitaines sur le départ. Puis ce fut au tour des 28 autres gladiateurs, une galaxie d’étoiles mondiales venues de tous les coins de la planète ovale. Un show bouillant était espéré. Personne n’a été déçu.
Ça a démarré fort, compact, dans le vif du sujet. Un en-avant de Fernandez Lobbe sur le renvoi, une mêlée toulonnaise sanctionnée et l’ouverture du score par Farrell. Ces premières minutes donnent le diapason, du combat, beaucoup, des défenses musclées et imperméables sur lesquelles rebondissent les assauts adverses. Ceux des Toulonnais d’abord, pour leur premier et seul temps vraiment fort du premier acte. Sans résultat.
Les tenants du titre souffrent aussi en mêlée, mais ni Bosch de loin ni Farrell de moins loin ne capitalisent. L’inquiétude sur le banc du RCT gagne, les signes ne sont pas tous positifs comme cette grosse hésitation entre Delon Armitage et… son frère! Là aussi, sans conséquence. Pire, cette faute grossière de Fernandez Lobbe sur Hargreaves qui lui vaut dix minutes hors du terrain.
Si c’est un tournant du match, personne n’a à ce moment vu qu’il serait en faveur des Toulonnais. Ils montent d’un cran l’intensité dans les rucks, à l’image de Burden et Botha, Sud-Af’ de granite. Mais ce sont de deux Australiens que va jaillir l’étincelle de ce premier acte, au moment où s’y attend le moins alors que le RCT est toujours à 14. Pile à la demi-heure, Matt Giteau prend sa baguette magique pour envoyer son pote Mitchell au relais avant de conclure lui-même en bout de ligne.
Wilkinson, bien sûr, transforme. Discret depuis le début de rencontre, le futur retraité, à l’origine de l’essai, a un coup de nostalgie juste avant la pause. Dans la même position qu’en 2003 pour son drop vainqueur en finale de la Coupe du monde, JW ajoute trois nouveaux points de son pied droit (10-3), lui aussi magique.
Au retour sur le pré, les Sarries appuient au seul endroit où ça a fait encore mal aux Varois, en mêlée fermée. Farrell retrouve la voie (10-6, 46e), son dernier fait d’arme avant un mauvais geste sur Habana et une sortie prématurée, qui témoignent de l’impuissance des Londoniens et de son ouvreur, qui manque son duel avec la légende Wilkinson, comme l’an passé en demi-finale.
Car plus tôt, il y eut la deuxième étincelle, qui a définitivement mis le Millennium en feu et enterré les espoirs des Sarries. Bastareaud trouve un espace, trouve un relais avec Juan Smith. Un superbe échange avec Fernande Lobbe envoie le Sud-Africain à l’essai, le deuxième, celui du KO. Il est d’autant plus définitif que Wilkinson transforme et enchaine une 30e réussite sur ses 31 coups de pied tentés en phase finale ces deux dernières saisons.
C’en est trop pour les Anglais, sans solution malgré les charges répétées des frères Vunipola. Toulon maitrise la fin du match comme il a maitrisé son parcours européen, qui le mène donc à un second sacre. Le RCT n’est que la troisième équipe de l’histoire à réussir cet exploit après Leicester et Leinster. C’est dire la portée de l’exploit.
Jonny Wilkinson, un peu plus encore que ses partenaires – y compris Danie Rossouw dans le même cas que lui- sort par la plus grande des portes de son aventure européenne. Avec un deuxième trophée. Il en espère un autre samedi prochain au stade de France pour soulever le Bouclier de Brennus. Mais c’est une tout autre histoire.
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