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Après avoir régné sur l’Europe à Dublin et Cardiff, le RCT est en quête d’une troisième couronne, à Londres dans deux semaines. Dernier obstacle avant Twickenham, le Leinster, ses trois titres et ses treize internationaux. Le Vélodrome va vibrer.
Toulon va avoir une nouvelle occasion de monter qui est le patron. Pour accéder à une troisième finale consécutive, un exploit jamais réalisé en Champions Cup, les Varois devront assumer leur statut de successeur … du Leinster, leur adversaire dimanche, sacré trois fois dans l’épreuve entre 2009 et 2012. Il s’agit maintenant pour la cohorte de stars de Mourad Boudjellal d’égaler ce palmarès avant de marcher sur les traces de Toulouse, seul quadruple Roi d’Europe.
Avant Twickenham, il y a donc le Vélodrome de Marseille et le Leinster de Matt O’Connor, qui piétine en Pro12 mais a disposé de Bath en quart de finale pour accéder à la huitième demi-finale de Challenge Cup de son histoire. « On devra être au meilleur de notre forme pour battre Toulon. les joueurs ont tous compris ça. C’est un énorme challenge face à une équipe qui possède des stars mondiales à chaque poste. Il nous faudra un plan d’attaque pour décrocher le résultat espéré à Marseille », prévient l’entraîneur irlandais.
Toulon devra rudement se méfier d’une équipe qui est revenue victorieuse de deux de ses déplacements en France et en phase finale: à Clermont en demi-finale en 2012 et un glorieux quart à Toulouse (41-35) en 2006. Mais l’a passé à ce même stade des quarts, le Leinster avait perdu à Toulon, au stade Félix-Mayol (21-15).
Ce sera cette fois au Vélodrome, où le RCT s’est incliné il y a deux semaines face à Toulouse. Depuis, il y a eu un quart victorieux face aux Wasps et un succès à Grenoble qui lui a permis de prendre le large en tête du Top 14. Grand ciel bleu sur la Côte d’Azur? Oui, surtout que presque tout le monde sera disponible, à part Maxime Mermoz. Mais Leigh Halfpenny, Matt Giteau, Bryan Habana voir Juanne Smith postulent tous pour le choc.
« Ça va être un énorme match face à une équipe bourrée de qualités. Ce sera compliqué et on devra être prêts à 100%. C'est l'un des plus grands matchs de ma carrière et c'est aussi un grand match pour le RCT. Avec la réussite que le club a connu ces deux dernières années, on n'a pas envie de s'arrêter là », affirme Leigh Halfpenny qui vise sa première finale européenne. La plupart de ses coéquipiers en visent une troisième.
Le RC Toulon est devenue la première équipe en vingt d’histoire de la Champions Cup à se hisser en finale trois années de suite. Il a disposé après prolongations et dans la douleur du Leinster (25-20) et retrouvera donc Clermont le 2 mai prochain à Londres.
La bronca qui a accueilli la rentrée aux vestiaires des deux clans traduisait bien toute la frustration toulonnaise à l’issue du premier acte. La grosse averse qui s’est abattue au coup d’envoi sur le Vélodrome a refroidi quelques ardeurs en tribunes. Pas sur la pelouse où les Varois sont les premiers en action.
Frédéric Michalak envoie une chandelle dans l’en-but irlandais. Elle brûle les mains de Fergus McFadden et Rob Kearney, le ballon traine. Chris Masoe surgit pour l’aplatir mais une longue séance vidéo met en évidence un hors-jeu initial de troisième ligne centre du RCT. Michalak ouvre quand même le score, auquel réplique bientôt Ian Madigan (3-3, 9e).
C’est le début d’une période de doutes qui s’ouvre pour les doubles champions d’Europe. Trop indisciplinés, ils sont pénalisés pas moins de six fois lors des vingt premières minutes. Madigan convertit deux autres offrandes pour donner un premier avantage significatif au Leinster (3-9, 21e). Et rien ne s’arrange vraiment pour les Azuréens qui commettent d’inhabituelles fautes de goût ou de mains, sur ce ballon devenu glissant.
Les Fils de Besagne et leurs cousins rouges et noirs ont bien du mal à enflammer les tribunes, au moins autant que leurs favoris à enflammer la rencontre. Aucun franchissement pendant le premier acte, des deux côtés, une flopée d’en-avants, huit ballons perdus par le RCT… Le bilan d’alors est tristounet. Dès son entrée sur le terrain en remplacement de Juan Smith, blessé, Steffon Armitage gratte un ballon qui redonne des couleurs au Vélodrome, d’autant que Michalak limite l’écart à trois points à la pause (6-9).
L’entame du second acte ne change pas grand chose à la donne. Les maladresses arrêtent les offensives, ou les provoquent, comme cet en-avant de Matt Giteau dans ses 22 mètres, juste après avoir remplacé Michalak à l’ouverture. L’ancien Toulousain a guère apprécié et la fluidité des attaques toulonnaises ne s’est pas améliorée avec Rudi Wulf entrant à un poste inhabituel de centre.
Les défenses, fermées à triple tour, ne laissent rien passer. Si le spectacle est assez pauvre, la tension et le suspense grimpent eux de plusieurs crans. Leigh Halfpenny sanctionne une domination momentanée des Toulonnais de deux pénalités. Le RCT passe devant pour la première fois du match sur la deuxième.
On joue la 68e minute mais il ne gardera cet avantage que deux petites minutes, Madigan égalisant après un échec sur le poteau qui aurait pu coûter cher au Leinster, comme ce drop manqué un peu plus tard par Gopperth. Ou comme cette faute à la sirène mais à plus de 60 mètres de leurs poteaux. Delon Armitage s’y essaye quand même. Trop court. On va donc jouer des premières prolongations en demi-finales de Champions Cup depuis Cardiff-Leicester de 2009, qui s’était achevée sur une dramatique séance de tirs au but. Cette année-là fut aussi celle du premier triomphe du Leinster.
Leigh Halfpenny était sur la pelouse du Millennium face aux Tigers et il n’a aucune envie de revivre l’expérience. Une mêlée tordue par le pack varois lui permet de replacer Toulon devant (15-12, 84e), poursuivant son impeccable rendement dans l’exercice. Mais sous un déluge de sifflets, Ian Madigan égalise encore deux petites minutes plus tard. Sur le renvoi, le festival de fautes de la deuxième ligne toulonnaise se poursuit. Ali Williams touche Kearney en l’air et est expulsé dix minutes.
Le coup est dur après 87 minutes. Les efforts commencent à peser sérieusement sur les organismes. À 14, Chris Masoe trouve encore la force d’aller gratter une munition pour Halfpenny, près de la ligne médiane. Sa tentative passe juste au-dessus la barre (18-15, 89e). Arrive le tournant du match. Madigan tente une passe sautée vers l’extérieur. Bryan Habana a tout lu, tout vu. Il intercepte et file vers l’en-but sans résistance. Halfpenny transforme et Toulon respire enfin à dix minutes du terme (25-15).
Mais il était dit que rien ne serait simple pour Toulon en cette après-midi marseillaise. Une poussée collective pu pack irlandais envoie Sean O’Brien à l’essai à mi-chemin de la deuxième mi-temps de cette prolongation, redevenue irrespirable. De nouveau à quinze, les Varois tuent le temps. Cinq minutes, deux, une. Le peuple rouge et noir donne de la voix, ses favoris résistent aux derniers assauts du Leinster. Et lèvent enfin les bras au coup de sifflet final, aussi éreintés qu’heureux.
Ils joueront bien une troisième finale de Champions Cup consécutive. La première a eu lieu il y a deux ans, face à Clermont. C’est bien le même adversaire que le RCT retrouvera à Twickenham dans deux semaines pour un remake alléchant du thriller de Dublin.
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