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Périlleux déplacement vendredi pour les Toulousains en Ulster (20h45) où il n'est jamais simple de briller. Un exploit à Belfast permettrait aux joueurs d'Ugo Mola de lancer véritablement leur campagne européenne. - 09/12/2015 12:24
Périlleux déplacement vendredi pour les Toulousains en Ulster (20h45) où il n’est jamais simple de briller. Un exploit à Belfast permettrait aux joueurs d’Ugo Mola de lancer véritablement leur campagne européenne.
Il y a presque un mois, dans une atmosphère appesantie par les attentats de Paris la veille, les Rouge et Noir n’avaient pu contenir les assauts des Saracens (7-32), avant de relever timidement le niveau la semaine suivante face à Oyonnax (24-18), l’esprit encore embrumé.
Une deuxième défaite à l’extérieur ne serait pas rédhibitoire, même en cas de carton plein des Saracens face à l’USO. Mais un succès au Kingspan Stadium, surtout s’il était confirmé le week-end suivant face au même adversaire, constituerait une excellente opération dans l’optique, au pire, d’une des trois places de meilleurs deuxièmes.
Ugo Mola fera les calculs un peu plus tard. Pour l’instant, il piaffe d’impatience à l’idée de retrouver les saveurs de la scène européenne. « On va voir si on n'est peut-être pas une grande équipe, mais une bonne équipe. Il me tarde de rentrer enfin dans cette compétition », glissait-il à l’issue d’un nouveau succès face à Oyonnax, en Top 14 cette fois, samedi dernier.
Depuis, il prépare avec minutie le choc de Belfast où les conditions météo pourraient restreindre leurs envies de jeu au large. « C’est un match qu'il faut vraiment bien appréhender. Le jeu au sol et notre conquête seront prépondérants pour gagner là-bas. On va se préparer stratégiquement sur la précision », assure l’entraîneur toulousain.
À Ernest-Wallon ce week-end, il a déploré les blessures de Tala Gray et Florian Fritz, qui pourraient ne pas faire le voyage en Ulster. Le bilan est bien plus lourd pour la province irlandaise, dont cinq joueurs ont dû quitter leur pelouse sur blessure lors de la réception d’Édimbourg (14-7) : Roger Wilson, Iain Henderson, Darren Cave, Peter Nelson et Dan Tuohy.
Cinquièmes du PRO12, les Ulstermen ont mal négocié leur entame de campagne européenne, privés du match à Oyonnax et battus chez eux par les Saracens. Un deuxième revers à domicile pourrait sans doute être celui de trop. Malgré la fraîcheur annoncée, les Toulousains s’attendent forcément à un accueil des plus chauds.
Points clés
- Ulster a gagné 3 de ses 4 matchs à domicile face à Toulouse en Coupe d'Europe dont 30-3 lors de leur dernière rencontre à Belfast en 2006.
- Le bilan est néanmoins équilibré entre ces équipes : 3 victoires chacune et un nul.
- Ulster a gagné seulement 2 de ses 8 derniers matchs de Champions Cup.
- Toulouse est l'une des 4 équipes à ne pas encore avoir manqué de coup de pied placés cette saison dans la compétition (5/5).
- Toulouse n'est plus qu'à 21 points d'atteindre la barre des 4 000 points dans son histoire en Coupe d'Europe.
- Toulouse a effectué 47 passes après contact en Champions Cup cette saison, plus que toute autre équipe. Louis Picamoles (10), Luke McAlister (7) et Yoann Maestri (5) en comptent d'ailleurs plus que quiconque.
- Toulouse a joué 29 ballons au pied et affiche la plus faible moyenne par match dans la compétition cette saison (14.5). A l'inverse Ulster a joué 31 ballons au pied lors de son seul match de Champions Cup cette saison.
- • Ulster a parcouru 147 mètres lors de son match inaugural de Champions Cup face aux Saracens, plus faible total pour une équipe au cours d'une rencontre cette saison.
- • Louis Picamoles a porté 37 ballons en Champions Cup cette saison, 8 de plus que tout autre joueur.
Enorme désillusion pour les Rouge et Noir qui ont subi à Belfast la deuxième plus lourde défaite de leur histoire européenne (0-38)
Enorme désillusion pour les Rouge et Noir qui ont subi à Belfast la deuxième plus lourde défaite de leur histoire européenne (0-38), la première sans inscrire le moindre point.
L’Ulster est bien une terre maudite pour Toulouse, qui n’y a jamais gagné en quatre déplacements. Le dernier en date, à l’automne 2006, s’était achevé sur des proportions aussi abyssales (30-3). Surtout, cette déconvenue, en plus d’ouvrir une voie royale aux Saracens dans cette poule 1, bouche fortement l’horizon des Rouge et Noir dans la compétition.
Vendredi soir à Belfast, ils ont sombré, explosé dans tous les secteurs, dans de trop grandes largeurs, encaissant cinq essais sans réaction. En 147 matches européens, jamais les quadruples champions d’Europe n'étaient sortis de la pelouse à zéro point.
Les malheurs toulousains ont débuté avant même le coup d’envoi au Kingspan Stadium. Au dernier moment, Maxime Médard a dû renoncer, propulsant Arthur Bonneval sur le devant d’une scène qu’il n’a foulé que 19 petites minutes face à Oyonnax.
Une mauvais signe prémonitoire des ennuis à venir. D’abord, il y a cette équipe de l’Ulster, dos au mur, qui envoie tout ce qui lui reste de chances dans la bataille. Battus sur cette même pelouse par les Saracens le mois dernier, les Irlandais ont le bonus dans le viseur, ne tapent pas les pénalités et font plier les Toulousains par de longues séquences harassantes.
Ils ne craquent pas encore. Mais leur défense hargneuse et efficace a un prix très élevé. Au quart d’heure, le perforateur Louis Picamoles doit quitter le champ, épaule dévissée. Poussés par une belle ferveur en gradins, les Ulstermen trouvent peu après une première faille, par le bulldozer néo-zélandais, Nick Williams (7-0, 22e).
La fébrilité gagne le camp Rouge et Noir, à l’image de cet enfantillage de Sébastien Bézy qui lui coûte une carton jaune logique. Tout juste rentré, il ne peut que regarder Andrew Trimble cavaler seul vers le deuxième essai. Comme Toby Flood rate ses deux tentatives et que Yacouba Diarra imite son jeune demi de mêlée avec un nouvel avertissement évitable, le bilan à la pause n’est guère porteur d’espoirs (17-0).
Les mauvais signent s’amoncèlent encore au retour sur la pelouse. Galan qui avait remplacé Picamoles n’y est déjà plus. Grégory Lamboley a pris sa place dans une équipe à 14, déstabilisée par un coup de pied de Jackson millimétré pour Luke Marshall qui rapproche son équipe du bonus recherché.
Il est cueilli trop vite par une percée rageuse de Stuart McCloskey, qui fait exploser la défense toulousaine en même temps que ses fidèles du Kingspan Stadium (31-0, 53e). Pour fêter en beauté son titre d’Homme du Match, Chris Henry termine le travail tout en puissance à dix minutes du terme. Fin de la balade irlandaise et du cauchemar toulousain.
38 points d’écart, c’est la deuxième plus lourde défaite de leur longue histoire européenne pour les Toulousains, encore loin de l’humiliation vécue en 1996 chez les Wasps (77-7). Les voilà condamnés à rêver à l’une des trois meilleures deuxièmes places. Il faudra pour ça compiler des victoires à cinq points, à commencer par dimanche à Ernest-Wallon face aux mêmes Irlandais. Ils ont huit jours pour trouver des clés qu’ils n’ont jamais trouvé vendredi soir à Belfast.
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