La première défaite des Rouge et Noir face à un club français est arrivée au pire des moments. Ils avaient besoin d’une victoire, même sans bonus, pour aller cueillir un nouveau quart de finale. Mais pour la deuxième fois en trois ans, il n’y aura pas de Stade Toulousain au moment du sprint final, à moins du'ne très improbable défaite des Saracens par 35 points d'écart à Clermont.

Ils abattaient dans l’Hérault leur deuxième et dernier joker, après leur défaite face à Bath. Celle que le MHR vient de lui infliger est bien plus cruelle, d’autant que les Stadistes avaient plutôt bien entamé la rencontre malgré un vent violent dans le nez. À la demi-heure, un coup de pied de dégagement de Bérard est contré par Fickou. Poitrenaud est à la réception et à la finition pour placer les siens devant à la pause, malgré trois réussites face aux poteaux de Paillaugue (9-13).

On a cru peu après le retour des vestiaires que le suspense allait s’éteindre après un deuxième essai copie carbone du premier des Toulousains. Encore Bérard et Flood cette fois au contre et à l’essai (20-9, 43e). Le vent cette fois dans le dos, dans tous les sens du terme, Toulouse n’est alors vraiment pas loin de tenir sa qualification. Tout va s’écrouler en cinq minutes.

Une percée de René Rangers réveille l’Altrad Stadium et Lucas Dupont servi à hauteur transperce au coeur la défense Rouge et Noir qui doit céder. Puis Yohann Huget manque son plaquage, Paillaugue s’infiltre côté fermé et Lucas Dupont file au doublé qui renverse totalement la situation (21-20, 50e). En cinq minutes, Montpellier a comblé un déficit de onze points pour passer devant.

Le suspense est alors sur les deux pelouses de cette poule 4, où l’on comptera trois changements de leaders en 80 minutes. À Montpellier, les trente dernières sont un asphyxiant chassé-croisé, alimenté par Toby Flood, Benoît Paillaugue puis Benjamin Lucas. C’est l’Australien qui a le dernier mot, synonyme d’une cruelle élimination pour Toulouse. Et c’est finalement Bath qui prend le quart.

Après quatre victoires initiales, les Rouge et Noir se sont écroulés lors de session de janvier et manquera donc un deuxième quart de finale en trois ans, son cinquième depuis la création de l’épreuve. Sans enjeu dans la compétition, le MHR voulait simplement reprendre confiance en son jeu, en ses capacités, surtout à domicile. Toulouse aura peut-être du mal à s’en relever. Actuel septième du Top 14, il n’est pour l’instant pas qualifié pour la prochaine édition. Et une Coupe d’Europe sans Toulouse ça ne s’est jamais vu.