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La terrible désillusion vécue face aux Wasps en ouverture laisse déjà le Leinster dans une situation très inconfortable. Ils peuvent se racheter, ou couler, ce samedi au Recreation Ground de Bath (16h15).
« Pour la plupart d’entre nous, c’était probablement la pire prestation avec ce maillot du Leinster sur les épaules. » Ces mots durs sont signés Jonny Sexton, en perdition comme toute son équipe dimanche dernier à Dublin, où elle a subi la plus lourde défaite de son histoire (6-33) face à des Wasps renversants.
Et voilà le triple champion d’Europe déjà en danger dans une poule ultra relevée où l’on trouve également le RC
Toulon et Bath Rugby. C’est dans le sud de l’Angleterre que les Irlandais se déplacent samedi pour revenir en course et, surtout, ne pas perdre si tôt tout espoir de qualification.
On veut bien imaginer que les joueurs de Bath seront remontés, un peu pour mettre presque hors course le géant de Dublin, beaucoup pour se venger du quart de finale perdu dans la capitale irlandaise le printemps dernier (15-18).
Les joueurs du Leinster ont presque oublié l’épisode, entièrement tournés vers ce déplacement décisif. Pas ceux de Bath, qui débutent samedi leur campagne européenne après un retour à vide de Toulon où le match de dimanche dernier a été reporté.
Toujours sans Jonathan Joseph, dont le retour est prévu courant décembre, ils se présentent par ailleurs au complet. Ce n’est pas le cas des Irlandais, privés de leur capitaine Isa Nacewa et de Rob Kearney.
Bath Rugby – Leinster Rugby
- Le Leinster a gagné 6 de ses 7 rencontres face à Bath en Champions Cup, dont la dernière en quart de finale l’an passé (25-18).
- Bath n’a jamais gagné à domicile face au Leinster en Champions Cup, son seul succès face à l’équipe irlandaise avait été acquis à l’extérieur. Bath n’a gagné que 2 de ses 13 rencontres face à un adversaire irlandais en Champions Cup.
- Le Leinster n’a perdu que 3 de ses 17 matchs de Champions Cup contre un adversaire anglais (12 victoires, 2 nuls), mais l’une de ses défaites remonte au week-end dernier face aux Wasps.
Devant une foule record au Recreation Ground, une pénalité de George Ford a offert un succès aussi précieux qu’étriqué à Bath face au triple champion d’Europe du Leinster (19-16), battu deux fois d’entrée.
En 134 ans d’histoire, le stade pittoresque de Bath n’avait jamais connu ça. 13 418 fans sont venus assister au choc face au Leinster, soit 69 de plus que le précédent record. C’est dire l’attente autour de ce match, surtout du public local privé de spectacle à Toulon le week-end dernier.
De ce côté de la Manche, on vante souvent la flamboyante ligne arrière de l’équipe de Mike Ford. Samedi au Recreation Ground, sa mêlée fut le vecteur déterminant d’un succès arraché sur une ultime pénalité de George Ford, de nouveau provoquée par un pack de huit qui a mis sou pression constante son homologue irlandais.
Les Anglais ont atteint la moitié du chemin avec une toute petite marge d’avance (9-6), la deuxième pénalité de Jonny Sexton pour les Irlandais lui permettant de passer le cap des 500 points dans la compétition.
Il permet aussi à ses coéquipiers de revenir à hauteur de Bath avant un nouvel effort de la mêlée anglaise, tout près de la ligne. Trop près pour Leinster qui se met à la faute : essai de pénalité et premier break en faveur des locaux (16-9, 62e).
En grand d’Europe qui ne veut pas voir le rêve d’un quart s’envoler si tôt, les joueurs de Leo Cullen n’abdiquent pas et Josh van der Flier remet une nouvelle fois les deux équipes à égalité, à dix minutes du terme. Puis il y eut cette dernière mêlée, l’ultime but réussi de George Ford qui fait se lever cette foule record et offre une première victoire importante pour Bath à domicile.
L’heure est grave au Leinster qui a donc perdu ses deux premiers matchs cette saison après le lourd revers subi à la RDS Arena dimanche dernier (3-36). Les Irlandais étaient venus chercher tout autre chose que ce petit point de bonus défensif qui ne les satisfera pas. Une seule fois dans l’histoire de la Coupe d’Europe, le Leinster a perdu ses deux premiers matchs. C’était en 1996 et il n’avait pu se hisser en quart de finale.
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