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Pour la cinquième fois de son histoire, la troisième en Challenge Cup, le club parisien va disputer une finale européenne. Pour un premier trophée? Son rival, Gloucester, a déjà connu ce bonheur deux fois.
Une histoire aussi belle et chahutée que celle de ce groupe parisien mériterait bien de s’achever en apothéose. Champions de France il y a deux ans, au creux d’une énorme vague depuis, il a fallu la menace d’un projet de fusion avec le Racing 92 pour réveiller les ambitions des Stadistes.
En quelques semaines, ils sont passés en TOP 14 de la 12e place au statut de prétendant à la phase finale. À un quart d’heure de la fin de la dernière journée, ils étaient même virtuellement qualifiés. Avant de voir le rêve s’évanouir et laisser le strapontin au rival du Racing 92.
Mais cette saison, c’est bien le Stade Français qui va disputer une finale européenne, pas les Ciel et Blanc. Rien n’a été simple pour lui sur la route d’Édimbourg: deuxième de poule, il a dû d'abord écarter les Ospreys au pays de Galles, une équipe qui avait remporté ses six premiers matchs avec bonus offensif.
Puis une demi-finale épique face à Bath a été conclue par un drop magistral de James Plisson, qui a envoyé les Parisiens en Écosse vers leur cinquième finale européenne.
Ils ont perdu les quatre premières, deux en Champions Cup, deux dans cette compétition. Pour la troisième fois, ils auront en face une équipe anglaise, ce qui a toujours réservé des duels très incertains. En 2001, le Stade Français avait chuté face à Leicester (34-30); dix ans plus tard, face aux Harlequins (19-18).
C’est de l’histoire ancienne et les joueurs de Gonzalo Quesada veulent écrire la leur. « Ce sera l’un de nos adversaires les plus durs de la saison, ils ont ciblé ce match depuis longtemps », a prévenu l’entraîneur argentin. Comme de nombreux joueurs, il quittera le navire à l’issue de la saison et rêve d'une sortie glorieuse.
Quelque soit le résultat de cette finale, le Stade Français aura un match de barrage à jouer la semaine suivante pour tenter de se qualifier pour la prochaine Champions Cup. Sûr qu’ils voudraient l’aborder avec l’esprit libéré par un premier sacre européen.
Stade Français – Gloucester
- Ce sera la 4ème rencontre entre ces deux équipes en compétition européenne – le Stade Français Paris a remporté les 3 premières.
- C'est la 3ème fois que Gloucester est en finale de Challenge Cup – le club anglais a remporté ses deux premières contre les London Irish en 2006 et Edinburgh en 2015.
- C'est la 5ème finale européenne du Stade Français – le club français va essayer de remporter son 1er titre après quatre échecs : deux en finale de Coupe d'Europe (contre les Leicester Tigers en 2001 et contre Toulouse en 2005) et deux en finale de Challenge Cup (contre les Harlequins en 2011, et contre le Leinster Rugby en 2013).
- Gloucester a remporté 10 de ses 11 dernières rencontres face à un club de TOP 14 en Challenge Cup – sa seule défaite étant intervenue face à La Rochelle cette année.
- Ce sera la 8ème finale opposant un club anglais à un club français – les équipes anglaises remportant cinq des sept précédentes.
- Gloucester concède en moyenne 10,5 turnovers par rencontre cette saison, plus bas ratio dans la compétition.
- Le drop victorieux de Jules Plisson en demi-finale de Challenge Cup était seulement le 4ème réussi pour un joueur dans la compétition cette saison.
- Les quatre joueurs qui ont participé aux deux précédentes finales du Stade Français dans la compétition sont toujours dans l'équipe cette saison (Julien Arias, Julien Dupuy, Remy Bonfils et le capitaine Sergio Parisse).
- Billy Burns (7) et Billy Twelvetrees (6) sont les 2ème et 3ème joueurs ayant délivré le plus de passes décisives dans la compétition cette saison.
- Aucun joueur n'a tenté plus de plaquages que Tom Savage dans la compétition cette saison (73/84), alors que le Stade Français est l'équipe qui en effectue le plus par rencontre en moyenne.
Tout en maîtrise face à Gloucester, le Stade Français remporte la Challenge Cup, à sa troisième tentative. Un exploit et une récompense pour cette équipe pas comme les autres.
Comme ils en avaient rêvé, les joueurs du Stade Français achèvent leur aventure singulière par un sacre européen, le deuxième titre pour ce groupe qui va imploser à la fin de saison.
Après la fusion, la menace de grève, la remontée en championnat et deux exploits en quart et en demie de cette Challenge Cup, ils ont résisté sans trembler à Gloucester, lui infligeant un 25-0 entre le premier essai du match de Jonny May et le dernier de Ross Moriarty.
Pendant de longues minutes dans les frimas écossais, ils ont savouré leur triomphe, totalement improbable il y a encore deux mois. Devant une marée de drapeaux roses, ils ont communié avec leur public, exhibant un trophée arraché au talent et au courage.
L’issue finale a mis bien du temps à se dessiner. Après un premier round d’observation, Sergio Parisse emballe la rencontre: chistera pour Palisson, le ballon arrive dans les mains de Jonathan Danty. Puis dans celle de Jonny May qui a tout lu tout vu des intentions du centre parisien. 80 mètres plus loin, il ouvre les hostilités (7-0, 15e).
Les Anglais ont tiré les premiers et continuent de mettre le Stade Français sous pression. Dans un BT Murrayfield Stadium humide et joyeux, Freddy Burns ajoute trois points face aux poteaux. Un réalisme froid de la part des Cherry and White, moins en vue que leur adversaire jusque-là.
Qui pour sonner la révolte? Waisea d’abord, qui se déploie sur son aile pour un premier frisson en terre de Gloucester. Pus Sergio Paris bien sûr, futur Homme du Match. Après une réduction du score de Plisson, le troisième ligne italien est à la réception d’une passe au pied de Genia déviée par Pyle. Il plonge dans l’en-but et permet aux Parisiens d’égaliser (10-10, 30e).
Sur le renvoi, le capitaine Willi Heinz donne le mauvais exemple en percutant violemment Plisson. L’ouvreur parisien se relève, Heinz va lui s’asseoir dix minutes sur le banc. Les joueurs de Gonzalo Quesada ne profitent pas de leur supériorité numérique. Une petite échauffourée réchauffe les esprits juste avant de rentrer aux vestiaires. Dos à dos.
Juste après le retour sur le pré écossais, Plisson manque l’opportunité de placer le Stade Français en tête pour la première fois du match. Et Tom Marshall, trop court de quelques centimètres, de remettre Gloucester devant.
Quelques centimètres qui coutent cher. Sur l’action qui suit, Camara intercepte, transmets à Bonneval qui décale Danty. Personne ne reverra le centre parisien avant l’en-but. Plus entreprenant depuis le début de cette finale, Paris prend enfin les commandes, même si la transformation est manquée (15-10, 56e).
La mêlée démêle encore la situation, le pack parisien impose sa loi, récoltant de nombreuses pénalités qui lui permettent d’investir le camp anglais. Morne Steyn, qui a remplacé Plisson, manque à son tour de valider la domination de siens.
Déjà huit points oubliés au pied par les Parisiens. Pas grave, Geoffrey Doumayrou se charge de faire décoller la fusée rose d’un éclair de génie au coeur de la défense anglaise (22-10, 71e).
L’affaire semble parfaitement engagée pour le club de la capitale, d’autant que Gloucester, sur ses rares munitions, bafouille son rugby ou est stoppé net par la défense adverse.
Il en sera ainsi durant les dix dernières minutes que les Parisiens finissent par savourer, d’autant que Steyn en remet une petite couche (25-10, 74e). À leur cinquième tentative européenne, la troisième dans l’épreuve, ils tiennent enfin leur trophée. Ils peuvent le brandir très haut dans le ciel écossais.
Cette défaite marque la fin de saison pour les Cherry and White, qui avaient absolument besoin d’un succès pour tenter d’arracher une place en Champions Cup la saison prochaine. C’est donc Northampton qui affrontera le Connacht samedi prochain en barrages. Les Parisiens affronteront eux les Cardiff Blues dès vendredi.
Avant d’y penser, ils avaient quand même prévu de célébrer quelques heures ce deuxième titre sous les ordres de Quesada après celui de champion de France en 2015. Comme Papé, Sinzelle, Bonneval ou Slimani, l’Argentin ne sera plus Parisien la saison prochaine. Il ont trouvé ensemble la plus belle façon de partir en beauté.
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