Ils le jurent, aucun sentiment de revanche n’animera les Auvergnats au moment de défier les Saracens, samedi à l’Allianz Park (14h15), six mois après le naufrage de Twickenham. Place à un nouveau chapitre, celui de l’European Rugby Champions Cup.

Les changements de nom, de formule, de format n’effacent rien. Tous ceux qui étaient sur la pelouse de Twickenham ce jour-là gardent un souvenir pénible de cette demi-finale face aux Saracens (6-46). Un facétieux tirage au sort a de nouveau placé les Londoniens sur la route de Clermont, dès l’entame, comme pour exorciser au plus vite la violence de la blessure. La page est pourtant tournée, pour les deux équipes.

« Le contexte n’est pas le même, explique Damien Chouly, ce match n’est pas éliminatoire, l’enjeu ne sera pas le même, la finalité non plus. Nous allons quand même nous repencher sur cette rencontre pour tenter de gommer nos erreurs sur ce match où nous avions manqué de maîtrise et d’agressivité. J’ai vu un peu partout le terme de revanche accroché à cette rencontre, ce ne sera pas le cas. Nous voulons simplement être prêts pour cette confrontation et montrer le meilleur visage de notre équipe, dans cette nouvelle saison et dans cette nouvelle compétition de la Champions Cup que nous débuterons samedi », assure le troisième-ligne centre et capitaine de l’ASM sur le site officiel du club.   

Preuve que l’équipe a guéri de son traumatisme, elle pointe en tête du Top 14 après neuf journées. Elle semble avoir légèrement perdu en termes de fond de jeu ce qu’elle a gagné en efficacité, en témoignent ses trois succès l’extérieur cette saison. Et puis l’infirmerie se vide. Les incertitudes qui pesaient sur Fofana, Abendanon, Delany, Lacrampe et Bardy ont été levées. Une autre raisons d’y croire? Avant de sombrer à Twickenham en avril dernier, Clermont avaient remporté ses trois premières oppositions ace aux Sarries.

« Il y a deux ans, lorsque nous avions gagné à Vicarage Road, nous étions parvenus à les contrer dans l’engagement physique. Au printemps dernier, ce fut à notre tour d’être balayés au niveau de la zone d’affrontement et bousculés par une défense hyper agressive », se souvient Benjamin Kayser en livrant la clé du match. Son entraîneur Franck Azéma ne le contredira pas. Toute la semaine, il a été ravi de l’implication de ses troupes. « Le niveau de concentration et d’exigence a monté d’un cran et devra être à son maximum dès samedi et jusqu’à la fin des phases qualificatives », dit-il.

Finaliste malheureux en 2013 face à Toulon, Clermont avait su l’an passé rebondir pour sortir de sa poule sans trop souffrir. Avant d’accueillir Sale le week-end prochain et le double affrontement face au Munster en décembre, Clermont ne veut pas rentrer une nouvelle fois à vide de son déplacement à Londres. Impatients de laver l’affront, ils ne le redoutent pas. Pour Kayser, « c’est le plus beau défi de ce début de saison », pour Jamie Cudmore « la compétition la plus relevée au monde ». Ce premier défi l’est aussi assurément.

Match Infos

  • Clermont a gagné 3 de ses 4 matches de H Cup face aux Saracens.
  • La seule victoire des Saracens face à Clermont en H Cup a eu lieu lors de la demi-finale la saison passée.
  • Clermont a affiché la plus forte moyenne de possession en H Cup la saison passée (19min 41s).
  • Les Saracens ont marqué en moyenne le plus de points (31.8) et d’essais (4.2) par match que toute autre équipe de H Cup 2013/14.